20210504-113049.jpgLa Maison familiale rurale de l’Entre-deux-Mers propose une formation diplômante
originale
:
la production de plantes à parfums, aromatiques et médicinales. Les
débouchés économiques sont nombreux
C’est le retour à la terre. Quand on cueillait au jardin le thym citron, la menthe et la verveine pour en faire des infusions ou qu’on déplumait les roses pour en faire une eau florale.
Les plantes font leur retour en force dans les foyers français. Les huiles essentielles de lavande et d’immortelle, l’onguent à base d’arnica sont les nouveaux amis de la trousse à pharmacie et les tisanes ne sont plus « de grandmère ». L’herboristerie est en vogue et cette niche économique séduit.
C’est pour répondre à une demande que la Maison familiale de La Sauve propose pour la deuxième année une formation en alternance de six mois (du 28 mars au 14 octobre), un certificat de spécialisation « conduite de la production de plantes à parfums, aromatiques et médicinales ».
« Nous pouvons accueillir une vingtaine d’élèves. L’an dernier, la plupart – elles étaient 17 – étaient en reconversion professionnelle, peu venaient directement du milieu agricole », souligne Pauline Leurent, responsable de ce certificat à la MFR et chargée de mission Gestion de projets en agroécologie.
« Les débouchés sont très peu la parfumerie et les cosmétiques, la réglementation est lourde ; mais plutôt la production de plantes sèches, d’huiles essentielles ou hydrolats, la transformation culinaire pour des pestos ou des sirops, par exemple, tout ce qui touche à l’aromathérapie, à la phytothérapie, aux compléments alimentaires. » Elle précise : « La formation coûte 5 200 euros,
mais les élèves vivant en Nouvelle-Aquitaine peuvent obtenir un financement de la Région. »
C’est une filière en fort développement : 53 000 hectares en 2016 contre 32 000 en 2000
« Filière très diversifiée »
Une formation plus courte de 70 heures mais ne débouchant pas sur un certificat professionnel
est aussi proposée du 14 au 25 février.
Il n’existe actuellement plus de diplôme reconnu par l’État pour exercer le métier d’herboriste, pour maîtriser le savoir des plantes médicinales et cultivées, le dernier délivré date de 1941. La préparation et la vente de plantes médicinales autorisées en France sont réservée aux professionnels titulaires du diplôme d’État de docteur en pharmacie exerçant en officine. Il existe toutefois des écoles d’herboristerie comme l’École lyonnaise de plantes médicinales, et des organismes qui comme la MFR de La Sauve proposent des certificats professionnels pour former de futurs agriculteurs spécialisés, des « paysans herboristes » en somme.Selon le ministère de l’Agriculture, « la filière des plantes à parfums, aromatiques et médicinales est une filière très diversifiée, tant au niveau de ses productions (plus de 150 espèces végétales et plus de 500 références produits) qu’au niveau des usages des produits (alimentaire, parfumerie, cosmétique, pharmaceutique, compléments alimentaires, vétérinaires…). C’est une filière en fort développement : 53 000 hectares en 2016 contre 32 000 en 2000, avec un nombre d’exploitants agricoles d’environ 3 500 ».
Ils sont une douzaine en Gironde et plusieurs interviennent au cours de cette formation originale.